Avant l'arrivée des Grecs
Au début du premier Age du Fer (VIIème siècle av. J.-C.), les indigènes du Languedoc occidental forment un groupe assez homogène ayant des liens culturels avec les populations du Massif Central. Les 2 nécropoles découvertes à proximité d'Agde (le Peyrou et le Bousquet) ont livré un grand nombre d'objets importés de très loin en Méditerranée et notamment des vases grecs qui sont les plus anciens parvenus dans le Midi.
La particularité des dépôts de bronze (appelés « dépôts launaciens ») découverts près des nécropoles, toujours hors des habitats, atteste de l'existence de chemins reliant les sites de l'arrière-pays permettant de rejoindre la côte. Bien que l'on ignore de quoi ces lots étaient composés et pourquoi ils étaient enfouis (cachette de matière première), réserves, rites ?), leur distribution géographique indique que le métal convergeait vers le fleuve Hérault, vraisemblablement vers la Méditerranée.
Nécropole et dépôts montrent la vitalité d'un peuple déjà structuré, capable de gérer ses ressources propres et d'organiser les approvisionnements en matières premières lointaines. Les premiers prospecteurs grecs, phéniciens ou étrusques ayant abordé nos côtes, dans le courant de la deuxième moitié du VIIème siècle av. J.-C., ont saisi l'occasion d'établir des contacts durables avec des indigènes qui entretenaient, à leur tour, des échanges avec l'intérieur du continent, d'où provenaient principalement étain et bronze, matières premières coûteuses et très recherchées. Ce sont sans doute les débuts de ces relations qu'illustrent les premières importations méditerranéennes de la zone d'Agde.
Parmi les principaux gisements de la fin de l'Âge du Bronze, le site de la Motte constitue une découverte exceptionnelle. Il a été remarqué en 2003 lors d'une prospection dans le fleuve Hérault par le groupe de plongée Ibis. Les premières recherches vont permettre de noter la présence de structures d'habitats : bois plantés verticalement et des fragments de céramique qui datent le site entre 900 et 750 av. J.-C.
Mais c'est aussi à la fin de l'Âge de Bronze, entre -1300 et -750 qu'apparaît au sein des populations indigènes des influences extérieures, accompagnées de pratiques funéraires différentes, comme l'incinération. Ce contexte a été étudié par André Nickels lors de la fouille d'un site majeur de notre commune : la nécropole de Peyrou découverte par Michel Adgé.
Un autre site de très grande importance : l'épave des bronzes de Rochelongue correspond à un gisement situé en mer, au Cap d'Agde. Il a été repéré en 1964 et fouillé jusqu'en 1968 par André Bouscaras.
Cette découverte constitue encore aujourd'hui, le seul ensemble de ce type daté de la fin du 1er Âge du Fer dans le sud de la France. Là aussi la collection est exceptionnelle par le nombre d'objets retrouvés : 800 kg de lingots de cuivre aux formes diverses et de poids variés, un très grand nombre de scories de fonderie de cuivre et d'étain, des matières premières comme de la galène, des plaques de plomb ainsi que 1700 objets ou fragments. Ce matériel archéologique s'apparente aux objets découverts sur divers sites terrestres appelés « dépôts launaciens ».