Agde, cité grecque
Depuis la Renaissance on connaissait par les textes et certaines
inscriptions la présence d'une ville antique à Agde.
Les archéologues : R. Aris et P. Puig en 1939 sont les premiers à
faire des fouilles archéologiques sur la cité grecque. A. Nickels
dans les années 1970 à 1980 proposa des hypothèses nouvelles après
la fouille de la Nécropole de Peyrou où il remarqua la présence
dans certaines tombes indigènes de la fin du VIIe siècle avant
J.-C., des vases provenant de Grèce de l'Est. Ceci correspondrait à
une phase de contacts et d'échanges avec le monde méditerranéen :
grec des îles ou d'Italie du Sud, punique. Ces contacts précédant
la fondation de Marseille ont d'ailleurs été mentionnés par des
écrits de Pseudo-Scymnos et Hérodote.
La diffusion, dans notre région agathoise, d'importations provenant
de ses régions, va augmenter entre le milieu du VIe et le début du
Ve siècle avant J.-C. Le comptoir phocéen d'Agde se met en place
sur la butte basaltique surplombant la rive gauche du fleuve
Hérault où les navires pouvaient débarquer leurs cargaisons
d'amphores provenant de Grèce, de Marseille, d'Italie ou des
régions ibériques et puniques. Le port fluvial se tenant un peut en
amont de la ville antique au point de rupture de charges des gros
bateaux de commerce. Ici des embarcations plus petites partaient
vers le Nord remontant le fleuve pour pénétrer le territoire
indigène afin d'échanger marchandises et minerais de cuivre.
Une colonie grecque phocéenne reliée à Marseille, se développe
autour du comptoir à la fin du Ve siècle avant J.-C. Au cœur de la
cité, les fouilles d'André Nikels, ont mis en évidences des
structures proposant des plans d'habitations sur tracé orthogonal.
Sur les secteurs fouillés par Daniella Ugolini des agrandissements
de la ville apparaissent au IVe siècle avant J.-C, puis des
réaménagement de l'habitat au IIIe siècle avant J.-C. Puis
l'ampleur de la cité grecque, certainement consécutive à une
poussée démographique, progresse hors les murs sur des domaines
agricoles reliés à la « Chora » de la ville hellénistique.
A l'aube de la conquête romaine, Agde était une étape importante de
la présence grecque en Languedoc. Dans ce contexte, alors que le
monde indigène va se romaniser entre le IIe et le Ier siècle avant
J.-C., la ville d'Agde va garder le statut de colonie massaliote
résultat de l'alliance passée entre Rome et Marseille, elle va le
garder jusqu'en 49 avant J.-C., date de la chute de la ville
phocéenne Massalia.
Les éléments les plus récents permettent de dater le naufrage de la
fin du VIIe ou du début du VIe siècle avant J.-C. Toutefois,
certains objets sont plus anciens et remonteraient jusqu'à l'Âge du
Bronze. Il y a près de mille ans entre le naufrage et la datation
de ces objets, qui ont persisté même fracturés ou incomplets. Ils
étaient donc conservés pour la seule valeur du métal et devenaient
ainsi une monnaie d'échange.